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Association pour la Promotion et la Responsabilisation des Acteurs de la Pêche Artisanale Maritime

Lettre ouverte à Son Excellence Monsieur Macky SALL, Président de la République du Sénégal

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« Promesses » de licence de pêche industrielle : l’Etat prend-il ses responsabilités ?

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Communiqué de presse

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Les hommes et les femmes de la pêche artisanale sénégalaise ne sont pas des enfants

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Arrivée massive de bateaux chinois et turcs : menace sur les ressources et les communautés de pêche artisanale

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il y a 12 ans 22 356 Presse


Retombées des "autorisations" de pêche aux bateaux russes

Seuls 200 millions recouvrés sur 5 milliards attendus

Retombées des licences de pêche attribuées aux navires étrangers

Photo : Aprapam

Le ministre d’Etat, ministre de l’Economie maritime a-t-il vendu des nèfles au président de la République ? Sur les 5 milliards de francs CFA annoncés par Khouraichi Thiam et attendus des licences de pêche près de 200 millions seulement étaient tombés dans les caisses de l’Etat en fin avril. A 15 jours du terme de la campagne des bateaux de pêche étrangers, les interrogations fusent : qu’a-t-on fait de l’argent de la pêche ?

Deux cent millions de francs CFA : c’est la somme que le Trésor public sénégalais a perçue jusque là dans le cadre de l’octroi de licences de pêche. Les armateurs russes et autres à qui des autorisations ont été accordées pour la période allant de mars à mai 2011 ne se sont toujours pas acquittés de la totalité des cinq milliards CFA annoncés par le ministre Khouraichy Thiam. Cette rentrée d’argent est largement en deçà des promesses que le ministre de l’Economie Maritime avait faites au chef de l’Etat pour le convaincre d’autoriser les pavillons étrangers à pêcher dans les eaux sénégalaises. Khouraichi Thiam avait déclaré que le Trésor public sénégalais pouvait engranger près de 5 milliards FCFA en accordant des licences de pêche à des bateaux étrangers. Il l’avait dit au chef de l’Etat au plus fort du bras de fer qui l’opposait aux acteurs de la pêche. Ceux-ci dénonçaient le pillage des ressources halieutiques du Sénégal. Khouraichi Thiam présente alors au président de la République une solution quasi imparable en indiquant que le Sénégal perdait beaucoup d’argent en n’exploitant pas suffisamment les ressources de la mer notamment les variétés pélagiques qui passaient à plus de 20 000 miles des côtes sénégalaises. D’autant que les pirogues et autres chalutiers sénégalais ne peuvent pas atteindre ces distances. Et qu’en conséquence, délivrer des licences de pêche aux bateaux étrangers à qui le kilogramme de poisson reviendrait à 17 francs ne serait que tout bénéfice pour le Sénégal.

Un argument battu en brèche par les pêcheurs sénégalais qui ont fustigé le comportement frauduleux de certains bateaux étrangers qui écumaient les côtes sénégalaises avec la complicité des autorités du ministère de l’Economie Maritime malgré les réserves du groupement des armateurs et des industriels de la pêche au Sénégal (GAIPES). Le Premier ministre qui avait été saisi par le ministre de l’Economie maritime avait également émis des réserves dans cette affaire tout en indiquant dans la réponse qu’il avait adressée au ministre Khouraîchi Thiam que « force doit rester à la loi ». Face à l’entêtement et la détermination du ministre de l’Economie maritime, le Gaipes et les autres acteurs de la pêche avaient décidé de mener une série d’actions pour alerter l’opinion publique. Un ensemble d’actions ayant vu la participation de l’ONG internationale Green Peace ont ainsi été initiées.

Malgré le satisfécit des acteurs de la pêche, le combat est cependant loin d’être gagné. Le 1er mai dernier, le président de la République a montré qu’il était en phase avec le ministre de l’Economie maritime. Le président a donné tort aux membres du Gaipes qui ne versaient aucun sou à l’Etat au moment où les bateaux étrangers remplissaient les ses caisses. Une lecture erronée au regard des versements erratiques des bateaux étrangers au niveau du Trésor. Une fausse appréciation qui fait sourire les membres du Gaipes qui estiment que si le président Wade avait vérifié au niveau du Trésor, il se rendrait compte qu’il y a nécessité d’auditer la gestion des licences de pêche. Une idée qui taraude certains fonctionnaires du ministère des Finances scandalisés par le décalage entre les engagements du ministre et les miettes enregistrées dans leur compte. En attendant d’avoir les comptes définitifs de l’opération mars-avril 2011 des licences de pêche des bateaux étrangers, on peut se demander où est passé l’argent de la pêche ? Certains armateurs que nous avons rencontrés croient qu’il est peu probable que le Sénégal recouvre la totalité des cinq milliards attendus de cette campagne.

Pape Amadou FALL

Source : La Gazette